𝐋𝐀 π‘π„π•π„ππƒπˆπ‚π€π“πˆπŽπ 𝐀 𝐋’𝐀𝐔𝐍𝐄 𝐃’𝐔𝐍𝐄 𝐂𝐋𝐀𝐔𝐒𝐄 𝐃𝐄 𝐑𝐄𝐒𝐄𝐑𝐕𝐄 𝐃𝐄 ππ‘πŽππ‘πˆπ„π“π„ 𝐃𝐀𝐍𝐒 𝐔𝐍 π‚πŽππ“π‘π€π“ 𝐃𝐄 π…πŽπ”π‘ππˆπ“π”π‘π„ 𝐃𝐄 π‹πŽπ†πˆπ‚πˆπ„π‹π’πŸ’»

par | 1 Avr 2024 | Publications

Un fournisseur de logiciels dΓ©tenant des crΓ©ances Γ  l’encontre d’une cliente placΓ©e en procΓ©dure collective a revendiquΓ©, sur la base d’une clause de rΓ©serve de propriΓ©tΓ©, les logiciels antΓ©rieurement vendus et non payΓ©s. La 𝐫𝐞𝐯𝐞𝐧𝐝𝐒𝐜𝐚𝐭𝐒𝐨𝐧 sur le prix des logiciels est validΓ©e.

Le crΓ©ancier assigne alors le tiers dΓ©tenteur des logiciels (le client final) pour faire valoir une crΓ©ance sur le prix. A cette occasion, un 𝘧𝘒𝘀𝘡𝘰𝘳 intervient dans la cause afin d’obtenir la condamnation de ce tiers dΓ©tenteur pour le montant des factures cΓ©dΓ©es par la sociΓ©tΓ© en procΓ©dure collective en soutenant qu’elle est conventionnellement subrogΓ©e.

Dans les 3️⃣ arrΓͺts rendus le πŸ” 𝐦𝐚𝐫𝐬 πŸπŸŽπŸπŸ’, la Cour de cassation rΓ©pond Γ  un pourvoi formΓ© par le 𝘧𝘒𝘀𝘡𝘰𝘳 arguant qu’un contrat de fourniture de logiciel (plus prΓ©cisΓ©ment fourniture d’un droit d’utilisation de logiciel) ne peut Γͺtre qualifiΓ© de contrat de vente mais uniquement de contrat de louage. En soulevant ce moyen, le 𝘧𝘒𝘀𝘡𝘰𝘳 prΓ©tend astucieusement qu’aucune clause de rΓ©serve de propriΓ©tΓ© ne peut Γͺtre insΓ©rΓ©e dans un tel contrat et que par consΓ©quent, elle ne lui est pas opposable. Aussi, il pourrait obtenir la condamnation du client final au titre des crΓ©ances cΓ©dΓ©es.

En réponse, la Haute juridiction procède en 2 étapes :

β–Ά elle juge que la mise Γ  disposition d’une copie d’un logiciel et la conclusion d’un contrat de licence d’utilisation y affΓ©rente forme un π‘’π‘›π‘ π‘’π‘šπ‘π‘™π‘’ 𝑖𝑛𝑑𝑖𝑣𝑖𝑠𝑖𝑏𝑙𝑒. Elle fait ici application du droit europΓ©en (prΓ©cisΓ©ment art. L. 122-6, 3 CPI transposant l’art.4 Β§ 2 directive 2009/24/CE du 23 avril 2009 sur la base duquel a Γ©tΓ© rendu un arrΓͺt du 3 avril 2012, Usedsoft).

β–Ά elle conclut que le contrat en cause est bien un π‘π‘œπ‘›π‘‘π‘Ÿπ‘Žπ‘‘ 𝑑𝑒 𝑣𝑒𝑛𝑑𝑒 compte tenu d’un transfert d’un droit de propriΓ©tΓ© moyennant le paiement d’un prix. Aussi, une clause de rΓ©serve de propriΓ©tΓ© peut y Γͺtre intΓ©grΓ©e.

Elle rejette donc les pourvois formés par le 𝘧𝘒𝘀𝘡𝘰𝘳, lequel ne peut faire valoir ses droits sur la créance de prix, ne constituant pas le patrimoine du débiteur défaillant.

RΓ©f : C. Cass. Com. 06.03.2024, nΒ° 22-18.818, nΒ° 22-23.657 et nΒ° 22-22651, Bull.